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1953 - Sous l'impulsion de l'institutrice, Madame Cobolet, un petit groupe de danseurs de bourrées (très jeunes, 8 à 9 ans) naît à l’école de Chavignol.

Les ambitions sont modestes : se produire quelquefois pour un arbre de Noël, une fête d'école ou une kermesse paroissiale, était le but recherché. Les répétitions aidant ce groupe a grandi, s'est affirmé, et ses sorties ont dépassé les limites de la commune. Les succès glanés çà et là ont encouragé à faire mieux et, en 1955, sur les conseils de mon ami Robert Hérault, de Sancerre, naissait : "La Sabotée Sancerroise" (Amicale Folklorique de Chavignol).

 

Au fil des ans, les danseurs grandissent, le spectacle s'étoffe, et nous participons pour la première fois à Paris, à une journée de propagande des vins de Sancerre, organisée par les Sancerrois de Paris, présidés alors par Roger Picault. Ces journées de propagande, reconduites tous les ans, connaissent un grand succès, chaque commune apportant un élément de spectacle, presque toujours empreint de folklore. On assiste alors, il faut bien le dire, à une petite rivalité bien naturelle, et chacun s'applique à se surpasser.

 

C'est à ce moment-là que j'ai ou l'idée d'agrandir le groupe aux communes environnantes afin que cette "petite Sabotée de Chavignol" devienne la "grande Sabotée Sancerroise". Ma proposition est prise en considération, encouragée en cela par une population enthousiaste, en particulier par tous les syndicats viticoles..., et c'est parti...

 

Que l'on se souvienne des répétitions d'alors que l'on faisait à Ste Gemme, Verdigny, Sury-en-Vaux, Bué, Menetou-Râtel ou Crézancy-en-Sancerre ; quelle ambiance, quelle chaleur, chacun voulait contribuer à la naissance de ce nouveau groupe, et tous nous croyions à sa réussite. Et ce fut notre première sortie à Gien. Que de souvenirs !

 

Il faut dire que j'ai été aidé particulièrement par Roger Péarron, animateur des Thiaulins de Lignières et qui était, à ce moment-là, instituteur agricole dans le Sancerrois. Ses conseils me furent plus qu'utiles, aussi bien pour l'apprentissage des danses que pour l'habillement, et les petites veillées que nous organisions ensemble dans les hameaux vignerons ne manquaient pas d'intérêt.

 

Chaque année apportait des sorties toutes différentes les unes des autres : c'était l'apprentissage d'un groupe qui voulait devenir adulte.

 

Pendant ce laps de temps, je fus musicien du groupe folklorique "Notre Berry" et ce que j'ai pu apprendre en fréquentant ce groupe (en particulier M. et Mme Jean Surnom) me fut très bénéfique. C'est là aussi que j'ai compris que la force d'un groupe folklorique réside dans le nombre et la qualité de ses musiciens, et c'est pour quoi, pendant 25 ans, un des principaux buts de la Sabotée sera la formation de vielleux et de cornemuseux. Nous achèterons des vielles, des cornemuses. Il reste des instruments et des objets anciens, c'est le moment de se les procurer : il ne faut rien laisser passer !

 

En 1962, la ville de Markelo est jumelée avec Sancerre. La Sabotée participant aux cérémonies, c'est l'occasion d'un voyage en Hollande. Ce sera notre première grande sortie, et cela marquera le départ d'un nombre impressionnant de productions, tant en France qu'à l'étranger.

 

25 ans... C'est peu me direz-vous, mais pour ceux qui ont fondé le groupe, c'est aussi beaucoup et c'est grisant d'avoir eu la chance pendant tout ce temps de conduire une société, donnant le maximum de ce que l'on peut donner, formant des jeunes, mais aussi recevant d'eux le reflet fidèle de la marche de la vie.

 

Chaque élément marquant qui passe dans un groupe, imprègne celui-ci de sa personnalité. Une société doit être le reflet de chaque membre responsable pouvant s'exprimer, et un président doit tenir compte de la direction donnée par les membres actifs.

 

Des changements sérieux sont intervenus au fil des ans : costumes, port de sabots, présentation sur scène, etc... mais toujours, nous avons gardé dans nos productions, notre jovialité et notre décontraction, en chantant Sancerre, ses vins et ses fromages.

 

Nous laissons à tous le soin de danser, suivant son tempérament, mettre son chapeau de la façon qui lui sied le mieux, enfin s'exprimer comme il le désire. L'ensemble n'est pas toujours parfait, mais on peut lire sur chaque visage le bonheur et la joie de vivre.

 

Depuis 1979, nous avons loué à la Municipalité de Sancerre, l'ancienne cure de Chavignol. Dans un premier temps, nous avons fait l'essentiel : eau, électricité, sanitaire, car cette maison inoccupée, depuis longtemps déjà, tombait en décrépitude ; puis au fur et à mesure de nos loisirs et de nos moyens, nous la restaurons à notre goût. Deux pièces sont déjà propres : la cuisine et salle à manger. Elle n'est pas terminée, mais il n'empêche qu'elle sera quand même très accueillante en 1980 pour recevoir des groupes amis. Il faut dire que cette maison apporte un essor nouveau à la Sabotée qui doit, dans les années à venir, changer partiellement de direction.

 

Nous nous attacherons plus à recevoir, qu'à rendre visite ; le tourisme en Sancerrois en sera bénéficiaire. Pour cela, le centre d’hébergement de Chavignol nous sera aussi d'une grande utilité. Autour de la "Fête au Village", le 15 août, nous voudrions faire un mini-festival avec animation de rue ou de village, et notre maison sera le cadre d'une exposition paysanne.

 

Il y a 22 ans que nous connaissons le groupe folklorique anglais "Les Monkseaton Morrismen", et nous fêterons ensemble cette année, notre 25e anniversaire respectif : eux chez nous, pour le 15 août, nous chez eux ensuite. Depuis 22 ans, combien de fois nous sommes-nous rencontrés ! Et l'amitié qui lie les deux groupes est des plus profondes. Alan Brown est pour moi plus qu'un ami, et nos familles s'affectionnent particulièrement.

 

1980 - Nous voudrions le fêter avec éclat en le marquant de réalisations particulières dont voici l'essentiel : ce bulletin, l'enregistrement d'un disque, deux week-ends seront consacrés à l'accueil de deux groupes originaires : "l'Union Berrichonne" d'Orléans et "Le Berry" de Paris, et surtout, nous voudrions passer une journée de souvenirs avec tous ceux qui ont déjà fait partie du groupe.

 

Je ne voudrais pas terminer sans remercier sincèrement toutes les personnes, qui, tout au long de ces 25 années, nous ont aidés, de quelque façon que ce soit. C'est le meilleur encouragement que nous avons pu avoir. Qu'elles trouvent ici l'expression profonde de ma gratitude et de ma reconnaissance. 

Editorial d'André Dubois, inséré dans le livret paru à l’occasion du 25e anniversaire de la Sabotée Sancerroise (1980)
André Dubois maître-vielleux

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